De l'icône traditionnelle à la peinture contemporaine

Philippe Marconnet

Mon œuvre contemporaine peut être qualifiée de « symbolique » .
Certes les archétypes sont présents en ma peinture, mais j’espère aussi de l’imaginaire. En fait c’est le réel qui m’intéresse. Etrange quand je ne dispose pour en dire quelque chose que de l’image, ce langage par nature trompeur.
Bien sûr le réel, c’est d’abord le labeur quotidien du peintre, son rapport à la matière peinture, la peinture pour la peinture, le choix des supports, ses doutes et ses interrogations sur sa peinture, voire ses découragements. Une démarche volontaire également. Mais c’est aussi ce qui lui échappe, le constat d’un autre étranger projeté sur sa toile; un je ne sais quoi qu’il ignore et dont l’œuvre porte l’empreinte. Dans la succession des toiles un cheminement est révélé, mais après coup. Un miroir différé en quelque sorte. Un chemin non pas théorique mais d’expérience.

Le terme de « Passage », pourrait nommer ce dont ma peinture témoigne. De ces jours obscurs où paradoxalement la vie se libère, un par-delà nos murs notamment. De la mise en question de ce qui s’impose immédiatement, l’ondulation malgré tout de tout voile opaque. De l’entremêlement inévitable, en frontière, de la réalité avec de l’imaginaire et du symbolique. De l’altérité mais aussi de la présence du tiers. Du possible renversement de notre rapport aux choses, aux êtres, du dépassement des limites ou des fixations, comme la trace d’une sorte de réel du réel.

Peu concernée par les représentations anecdotiques, éloignée de toute pensée théorique, étrangère aux démarches faussement volontaires car jamais réellement maîtrisée, ma peinture est à aborder comme on est introduit dans un poème. Une invitation à partager un climat, un souffle, un ailleurs d’exister.


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